Gilman, premier des porteurs de journaux
L'arrivée de Mme. Athanase, gagnante des femmes
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Gilman, premier des porteurs de journaux |
L'arrivée de Mme. Athanase, gagnante des femmes |
Le Critérium annuel des Porteurs de Journaux, qui s'est déroulé sur 27 km à travers les rues de la capitale, dimanche matin,, a été gagné par l'"outsider" Gilman, en 55m 32s, les favoris Lenoir et Flahaut ayant été distancée. Lorgeou, du Le Miroir des Sports, fut premier des vétérans.
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Sur la ligne de départ: l'équipe de l'Intran |
Les dames attendant le signal |
Le team de Pour Vous |
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Dans la cour de l'Intran: Les préparatifs de départ |
Les deux vanqueurs: Gilman (catégorie hommes) et Mme Athenase (catégories femmes) tous les deux de la Presse |
Avant le départ: Une vue prise de l'Hotel de l'Intran |
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Le vainqueur en action, peu avant l'arrivée |
Les concurrents viennent de s'envoyer. Juché sur la toiture d'un taxi, un reporter photographe les prend au voi. |
Le 2e: Monier, de l'Intran en pleine action |
Ce fut pour le 4e Critérium cycliste des porteurs de journaux, organisé par l'Intransigeant et l'Echo des Sports, un nouveau succès sportif. Chaque année nous aurons vu abaisser ce record des 27 kiomètres, dans des conditions si spéciales, que des coureurs ordinaires avouent qu'ils déclareraient forfait avant la fin s'ils avaient à tenter un pareil effort. Mauclair nous disait pour sa part qu'ayant tenté une année de suivre les coureurs, il avait abandonné. Pourtant, Mauclair...
Gilman le vainqueur, a été parfait d'allure, de courage - la fin était dure - et de débrouillardise, puisque le terme intervient qui dit qu'avec les jambes il faut aussi de la tête. Le second, Monier, un jeune bien plaisant lui aussi par sa position, eût pu faire un peu mieux si... Mais il est trop facile de critiquer. Il a fait très bien, mais il n'a peut-être pas très bien fait en ne suivant pas Gilman. J'ai idée - je puis me tromper - que le boulevard Diderot lui eût permis de se rapprocher du leader. Parce que sur les pavés, Gilman me paraît difficilement battable. Il les connaît un par un.
Du 29 à l'heure pour Gilman. Près de 22 kilomètres pour Mme Athanase qui gagne la catégorie dames. Même moyenne pour le mutilé Morlet. Cycliste, me frères, essayez-vous dans des conditions semblables. Vous aurez chaud - et serez bien déconfits.
La plus populaire des épreuves parisiennes - au cours de laquelle les acteurs portent le sport au domicile des spectateurs - se disputa sous un ciel doux, par un temps idéal. Le pavé était sec, l'asphalte, lui, gras, à son habitude. Il fut traître. Il y eut des bûches et de sérieuses. Comme le destin frappe aveuglément, ou, peut-être, parce qu'il y voit clait, il élimina, d'un coup, une dangereuse triplette. Lenoir, vainqueur de l'an dernier, dérapait boulevard de Courcelles, entrainant dans sa chute. Flahaut, précédent vainqueur, et Garaudet, de l'Intran, second de l'an dernier et grand favori. Lenoir se remit en selle et finit avec plus de courage que de brio. Les deux autres, blessés, étaient hors course.
Jeanson, en voiture, chef de Gilman, l'encourageait de la voix par l'annonce de trésors qui s'ouvriraient à lui, place du Tertre. Junka, chef de Monier, mal équilibré sur le siège arrière d'une moto, s'égosillait: "Allez, Monier! Bravo, Monier! Monier, tu gagnes!" Quant à Monier, au doux visage juvénile et rosé, il songeait à la joie des trois petits enfants s'il décrochait la timbale. Et cela donna de l'énergie, croyez-le.
Gilman avait le numéro 7. Mme Athanase, sa camarade d'équipe, le numéro 17. Je ne sais comment lui et elle se trompèrent de dossard. Et les gens qui voyaient passer Gilman de crier - après s'en être référés aux journaux -: "Bravo, Madame!" "Une méchanic dame!" chuchotaient dans la voiture commisariale Paul Busnel et les deux René, Lehmann et Birre. Mais se Gilman put être flatté de la confusion, il n'en dut pas être de même de Mme Athanase, prise pour Gilman.
La rue Lepic noire de monde. Le public aime les montées au Golgotha. Gilman, ayant mis pied à terre, poussait son vélo en trottinant. Un instant on crut qu'il allait s'abattre, fini, mort. Mais le but était proche! Un dernier sursaut! Et c'était la victoire.
Là-haut, sur la butte, sous le regard blasé des gardes mobiles, de baisers aux vainqueurs à s'en user les lèvres. Puis les félicitations ministérielles de l'aimable et sportif Henry-Paté, disant à la première des porteuses: 'Vous avez, madame, sur les joues un rose que vous n'avez point acheté chez le parfumer, un rouge de sportive. C'est celui qu'il faudrait sur toutes les joues des jeunes femmes!' Monsieur Paté, il n'est d'abord pas donné à toutes les jeunes femmes de porter, à vélo, quinze kilos de papier, durant 1 heure 15, sur près de trente kilomètres. En second lieu, je suis persuadé que Mme Athanase s'est empressée, redevenue femme, de prendre sa boîte à poudre et son bâton de rouge...
...Mais Henry-Paté dit autre chose et exprime éloquemment le sentiment secret de tout le monde. A savoir que la popularité d'excellent aloi de cette épreuve était due à ce que, par elle, s'exaltait l'effort sportif dans le travail.
Et c'est peut-être aussi pour cela, pour ce respect porté à l'effort laborieux, que la grande foule, sur le parcours, fut si aimable, si compréhensive, si sportive!
Article scan courtesy of Aldo Ross.
Gilman crosses the finish line at Place du Tertre
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2 nearly identical photos from Match l'Intran, probably taken prior to the start of the race, showing what I assume to be the l'Intran team with the French-Canadian hockey star of the early 1930s, Charles Ramsey.
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